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Les champs de Maldoror,

Fil de clôture agricole (blanc, bleu, jaune, rouge, vert), piquets bois, PVC transparent imprimé 100/180cm, 2018.

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Rapprochement #3

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Voyageur qui traverse les mers, un pays, une ville; traverser une chambre, un jardin, une forêt. Les campagnes (...) dansent en tourbillons avec les arbres et avec les longues files d'oiseaux qui traversent les airs. (LAUTRÉAMONT, Chants Maldoror, 1869, p. 135).

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​L’installation est pensée sur la thématique du déplacement. Elle est faite de murs en fils de clôtures agricoles, présente sur le territoire pour délimiter les prairies. Le spectateur la visite, comme un labyrinthe, elle suggère l’idée d’un contrôle des déplacements, un parcours défini par l’autre. Chaque mur à une couleur de fil, bleu, rouge, jaune, vert, blanc. Ainsi, lorsque nous sommes à plusieurs mètres de l’oeuvre, des jeux de couleur s’opèrent et créent les couleurs secondaires. La sortie est murée par un panneau de PVC imprimé d’un dessin, d’une composition faite de lignes, d’oiseaux, de personnes se déplaçant et enjambant de multiples façons les clôtures.

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Inspiré d’une phrase cité plus haut, le titre et la composition évoquent le personnage inquiétant et dur d’une série de courts récits écrits par Lautréamont, Maldoror. Il est à l’image des fils de clôture, douloureux. Mais aussi comparable aux courbes  des statistiques. Les tableaux en colonne de statistiques sont reproduits pour construire les murs de l’installation. Elles expriment les contextes des campagnes et du monde rural aux niveaux démographiques, économiques, structures publiques et présence des oiseaux. Les statistiques sont une globalisation où l’individu est absent. Comme les clôtures délimitent nos paysages, ces données organisent la gestion de nos territoires et de la population. Comme Maldoror, elles conçoivent les populations dans des possibles bien définies.

 

Les figures, prisent dans les lignes totalisantes nous rappellent à l’humain, aux personnes. Les corps en mouvement, abordant les fils comme les clôtures de nos prairies, invitent à réfléchir aux individus et aux franchissements des obstacles matériels et immatériels. Nos corps sont lourds, à la différence, les oiseaux qui se déplacent avec légèreté au-dessus des obstacles. L’oiseau compose énormément de nos mythologies, encré dans une culture collective et dans nos paysages. Aujourd’hui, il est aussi le signal de l’impact de l’homme sur son environnement par les disparitions importantes d’espèces, un rapprochement singulier.

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